Bruille Saint-Amand

Accueil > Histoire > Historique

Historique

La commune de Bruille Saint Amand est située entre l’Escaut et la forêt domaniale Wallers-Saint-Amand-Raismes. Elle est une des 46 communes de la Communauté d’Agglomération de la Porte du Hainaut et pour être plus précis, elle a pour voisines Saint-Amand-les-Eaux, Nivelle, Château-l’Abbaye, Flines-lez-Mortagne, Hergnies, Odomez, Escaupont et Raismes. Ses contours forment grossièrement un rectangle de quatre kilomètres sur deux, couvrant 780 hectares de plaines et bosquets où vivent près de mille sept cent Bruilloises et Bruillois.

Elle a été constituée avec les quatre hameaux de Bruille, Hauterive, la prévôté de Notre Dame au Bois et le vicomté de Forest, placés avant la Révolution sous l’autorité du seigneur de Mortagne et des moines de l’abbaye de Château l’Abbaye.

Aujourd’hui encore on distingue Bruille, la partie plus rurale, et Notre-Dame qui forme le bourg avec la mairie, l’école et les commerces. Au milieu de ces deux entités qui disposent chacune de leur bureau de vote lors des consultations, de leur propre église, Saint Maurice et Notre-Dame, et de leur monument aux morts, au lieu dit des Quatre-Vents, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est en mesure d’accueillir depuis octobre 2009 quelque soixante-dix pensionnaires avec une unité spécifique pour la maladie Alzheimer..

Bruille Saint Amand se niche entre le massif forestier et l’Etang d’Amaury, deux sites attractifs du Parc Naturel Régional, recelant une variété de curiosités d’ordre environnemental, militaire et religieux, cette localité ne manque pas de personnalité. Au sud, la chaussée Brunehaut filant droit sur la Belgique délimite la commune, alors qu’au nord, c’est l’Escaut et ses bras morts ou coupures qui la séparent de Flines-lez-Mortagne et de Hergnies. D’un côté comme de l’autre c’est la nature qui impose ses couleurs et peint le paysage.

Aux pourtours de la plaine centrale formant plateau, quantités de sources sauvages ou façonnées s’échappent discrètement dans la nature ou glougloutent ardemment en imposant leur cours.

Son patrimoine militaire

Pour la défense de la région, le génie militaire fait construire à la hâte des forts vers 1937 pour espérer contenir une éventuelle invasion allemande. Pas moins de douze forts répartis sur deux lignes de défense sont ainsi édifiés sur la commune. Certains ne sont pas terminés quand la guerre éclate. Fortement endommagés mais toujours présents, ils nous laissent le témoignage de la férocité des combats et de l’engagement de nos soldats issus de plusieurs régiments, au cours de la bataille de l’Escaut en mai 1940.

L’Amicale des Anciens du 43ème Régiment d’Infanterie a voulu entretenir le souvenir en adossant un mémorial à la Tour du Moulin, pièce maîtresse du dispositif de défense dévolu au régiment. Ce monument où figure la plupart de ses propres victimes a été inauguré en 1949. Devant celui-ci une cérémonie commémorative donne lieu chaque année à une respectueuse et spectaculaire prise d’arme.

Son patrimoine religieux

N’est-il pas rare pour une petite commune de sa taille de compter trois clochers ?

En effet l’assemblage des hameaux dans un premier temps, puis l’évolution cultuelle a conduit la commune à bénéficier de cette situation. Les bases de l’église de Bruille Saint Maurice sont les plus anciennes, puis suite à une apparition de la Vierge, l’abbé Evrard fait construire la chapelle Notre Dame de Malaise en 1243. Elle serait la plus ancienne chapelle mariale au nord de Paris. Devenue église paroissiale par la suite, son espace devenait insuffisant pour accueillir la communauté religieuse de notre-Dame et Odomez. L’abbé Delahousse lance l’idée vers le milieu du 19e siècle de faire construire une nouvelle église. Celle-ci est consacrée en 1878 sous la même dénomination, mais pour les fidèles, il y a la chapelle Notre Dame de Malaise, avec son triptyque classé, d’une part, et l’église Notre-Dame de l’autre.

Plusieurs calvaires et chapelles de moindre taille sont aussi dénombrés ci et là dans le village.

Son patrimoine architectural historique

Du vicomté de Forest, à l’est de la commune, restent les fondations, caves et cachots d’un château féodal accolé à une tour de guet. A côté de ces ruines domine une belle bâtisse, extension du château datant de 1908, et demeurent aussi les corps de bâtiments de la vieille basse-cour avec son logis. Le tout est entouré de douves, ou vivier, qui donnent au domaine un cadre authentique et un charme incontestable. Plus haut vers la plaine, entre mémorial et château, se cache l’ancienne fontaine de la Horbe, voûtée comme une cave. Elle recueillait les sources pour conduire leurs eaux aux fossés de Forest.

Sur ce même hameau subsiste un ensemble fermé de bâtiments en briques appelé Ferme de Forest ou Ferme Lemer, du nom de la famille qui l’a longtemps occupée. Remontant au milieu du 18e siècle, cet imposant corps de ferme peut avoir en partie son origine liée au passé minier du site. Diversement exploité au fil des temps il vient d’être réhabilité en logements tout en conservant son aspect typique et son charme architectural antérieur.

Son environnement

Au sud, la Chaussée Brunehaut délimite la commune de celles de Raismes, Saint-Amand-les-Eaux et Nivelle. Cette voie gallo-romaine du début de notre ère, la cinquième au départ de Bavay, emmenait les Nerviens à la rencontre des Maurins de Boulogne sur Mer par Cassel, en côtoyant les Ménapiens de Tournai ou de Verwicq.

Au nord, la mise au grand gabarit du canal de l’Escaut, a laissé à l’abandon ses anciens méandres ou bras morts qui dans un passé encore récent faisaient le bonheur des pêcheurs et promeneurs. Les niveaux régulés par l’écluse belge ont cessé de maintenir régulièrement en eau le fond de ces coupures, notamment en été ou la tristesse des boues donne malheureusement un spectacle de désolation dans un cadre pourtant verdoyant.

Son histoire

Elle est proche de celle de Saint-Amand, tout au moins pour ce qui concerne le premier millénaire de l’ère chrétienne, avec la particularité de se situer sur un territoire peu défriché avec d’importants marécages que lui laissaient les débordements de l’Escaut. Par la suite les vicissitudes qu’ont connues les Bruillois ressemblent davantage à celles vécues à Mortagne. A la confluence de la Scarpe et de l’Escaut, le comté et ses petites seigneuries ont tantôt été revendiquées par les Autrichiens, les Hennuyers, les Flamands, les Normands, les Français, etc… Le contexte géographique et ses voies de circulation étaient propices aux invasions, aussi les limites du pays étaient régulièrement remises en question par les victoires ou les défaites qui terminaient les nombreuses querelles de voisinage.